Exposition « Mayas : de l’aube au crépuscule », musée du quai Branly, du 21 juin au 2 octobre 2011


Jamais deux sans trois. Troisième expo dédiée aux « arts premiers » visitée en trois mois : après Dogon (quai Branly) et Vaudou (Fondation Cartier), voici donc Mayas, au quai Branly également.

Il s’agit cette fois des collections nationales du Guatemala consacrées à la civilisation Maya, une des plus anciennes et des plus prestigieuses civilisations pré-colombiennes. Je ne peux pas m’empêcher de trouver le timing de l’opération bien trouvé, vu le faible niveau de connaissance que nous avons de ce pays, et vu la récente annulation de l’exposition de masques de jade mexicains, prévue à la Pinacothèque de Paris, et déprogrammée en raison « de la dégradation des relations (du Mexique) avec la France » (l’affaire Florence Cassez).

Bien sûr, les deux événements ne sont probablement pas liés, et il y a sûrement autant de différences entre le Mexique et le Guatemala qu’entre (au hasard) les Pays-Bas et la Pologne. Mais ça fait du bien de temps en temps de raisonner en citoyen lambda et nombriliste, et de se laisser aller à constater qu’une expo « latino-américaine » chasse l’autre. Comme disait Charles Maurras :

« gardons nos préjugés, ils nous tiennent chaud »

L’expo est scénarisée dans la droite ligne de ce que propose le quai Branly : une mise en perspective historique et anthropologique, qui n’oublie pas de mettre également l’accent sur les qualités artistiques des pièces présentées (statuettes, objets du quotidien ou de rituels sacrés, etc.).

Je sature un peu question arts premiers pour entrer dans les détails anthropologiques et historiques au sujet de l’expo (même si elle en vaut la peine). Je me contenterais d’observer à quel point être « exposé » à toutes ces productions culturelles et « civilisationnelles » (je pense à Dogon, Vaudou et Mayas, donc) nous rappelle le lien étroit entre politique et projet de société d’une part, et normes esthétiques et productions culturelles d’autre part. Cela éclaire d’une façon immédiatement sensible et facile à appréhender les contours d’une civilisation, selon que la production artistique vienne illustrer ou renforcer des aspects du pouvoir en place (commandes passées par les puissants, objets rituels servant à asseoir la domination d’une caste religieuse ou royale, etc.), ou, au contraire, qu’elle en marque la dégénérescence, voire la contestation.

Puisque je suis en veine de références sulfureuses et qui tombent comme un cheveu sur la soupe, cela me rappelle ce qu’Alain de Benoist avait souhaité développer dans les années 70 avec la fondation du GRECE et de ce qui allait devenir la « Nouvelle Droite ».  Reprenant les thèses d’Antonio Gramsci (notamment la notion de « métapolitique »), la Nouvelle Droite établissait l’importance de diffuser dans la société au sens large des valeurs et des idées à visée non strictement politique, mais préparant le terreau d’un avènement politique futur. En termes plus triviaux, cela consistait à considérer qu’il n’y avait pas de raison de laisser le champ artistique et culturel à la gauche, et de battre en brèche le préjugé selon lequel la culture serait de gauche (et l’économie de droite, selon la même logique).

Bref, pour prendre un peu de hauteur, et considérer tout ça d’un point de vue plus historique et dans un temps plus long, courez au quai Branly ou à la Fondation Cartier !

Exposition Mayas : musée du quai Branly, du 21 juin au 2 octobre 2011.

Information pratiques et renseignements sur le site du musée du quai Branly.

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