Le Musée d’Art de Sao Paulo (ou MASP) rassemble plus de huit mille œuvres, essentiellement d’origine européenne, et produites du XIIIème siècle à nos jours. Il s’agit de la plus grande collection d’art occidental de tout l’hémisphère sud. Une sorte de Louvre ou de Musée d’Orsay en taille réduite et tout en architecture « brutaliste », situé sur l’avenue Paulista, la grande artère centrale de Sao Paulo.
L’expo Romantisme, un art de l’enthousiasme, issue des collections permanentes du musée, propose un panorama du mouvement « romantique » (en peinture essentiellement), ce qui englobe une période assez large : des précurseurs médiévaux aux prolongateurs actuels, en s’attardant bien sûr sur le « coeur » du mouvement : les années 1750 à 1850.
Comme pour les expos phares du Louvre, du Grand Palais ou du Musée d’Orsay, le ban et l’arrière-ban sont mobilisés : seconds couteaux du romantisme, mais aussi oeuvres de maîtres (Corot, Constable, Turner…), prolongements impressionnistes, symbolistes et pré-cubistes : Van Gogh, Vlaminck, Kokoschka, Matisse, Monet, Cézanne, Toulouse-Lautrec… Citations de Novalis (« par religion, on doit comprendre enthousiasme » – tiens, on dirait du Kant) et d’autres théoriciens du mouvement… Toutes les « stars » sont là, et le public aussi. Sous-titres et commentaires traduits en anglais pour les touristes, également nombreux.
Un rappel exalté pour commencer : le romantisme comme référence à une époque où « nature signifiait simplement la vie, la totalité de l’existence humaine ». Balayage chronologique des racines (Bosch, El Greco, peintres de la nature hollandais, Le Lorrain, Poussin) jusqu’aux pointes « néo-romantiques » : expressionnisme abstrait, artistes contemporains – en particulier du Brésil…
L’occasion de (re-)découvrir des œuvres tout à fait recommandables (sélection tout à fait partielle et partiale) :
- Bosch : une incontournable Tentation de Saint-Antoine, 1490-1500
E. F. Schute : Paulo Afonso Waterfalls, 1850 – ou le sentiment du sublime en peinture (encore et toujours du Kant, parrain méconnu et discret du romantisme)
- Renoir : Canoë sur l’Epte, 1890
- Vlaminck : Paysage d’hiver (garage), 1928
- Et, toujours dans l’ordre chronologique, O sonho do rei (le songe du roi), 1983, de Manabu Mabe
Après cette visite marathon, on découvre que le second étage du MASP héberge pas moins de deux autres expos thématiques issues des collections permanentes, et balayant des périodes assez similaires : Dieux et Madones, l’art du sacré (Delacroix, Zurbaran, El Greco, Boticelli…), et une troisième expo sur l’art du portrait (dont on retiendra un autre très beau Toulouse-Lautrec : Paul Viaud en amiral du XVIIIème siècle, 1901). Là aussi ça frappe fort, un peu trop en une seule fois… C’est donc tout pour aujourd’hui.
Exposition Romantismo : A arte do entusiasmo (Romansitme, un art de l’enthousiasme), au Musée d’Art de Sao Paulo (MASP), depuis le 5 février 2010 et sans date de fin annoncée.
Information pratiques et renseignements sur le site du MASP.