Gunther von Hagens (photo) est l’inventeur de la méthode de conservation des corps par « plastination » qui est à la base de l’exposition « Our body, à corps ouvert », présentée à l’Espace Madeleine, à Paris, depuis le 12 férvier dernier. Cette exposition (une parmi les nombreuses expositions permanentes ou itinérantes fondées sur le travail de von Hagens), qui met en scène de vrais cadavres humains conservés par plastination, vient de se voir suspendue le 21 avril dernier par le juge des référés au Tribunal de Grande Instance de Paris. En cause notamment : l’origine des corps présentés au public, et la scénographie de l’ensemble, jugée attentatoire à la dignité humaine.
J’avais déjà touché un mot de l’exposition et des questions qu’elle suscite dans de précédents billets et dans les commentaires. Ce regain de polémique fait surgir des informations supplémentaires qui recoupent ou complètent certains éléments que j’avais déjà abordés :
- Le Monde, dans un article du 22 avril relatant le jugement rendu par le TGI, souligne les similarités entre le travail de von Hagens et celui d’Honoré Fragonard (1732-1799). Des similarités qui m’avaient frappé, mais que je n’avais jusqu’à présent vu relever nulle part ailleurs. Notez d’ailleurs, dans l’article du Monde, la position du conservateur du Musée Fragonard, qui, tout comme la société Encore Events à l’origine de l’exposition « Our Body », se retranche lui aussi derrière l’argument scientifique – mais avec davantage de légitimité probablement.
- J’avais montré, dans un précédent billet, à quel point la ressemblance physique et vestimentaire entre Joseph Beuys et Gunther von Hagens était frappante. Une ressemblance qui m’amenait à établir des points de comparaison entre les obsessions et les oeuvres respectives de chacun de ces artistes. J’ai trouvé une réponse de von Hagens à cette comparaison. Celle-ci me paraissait trop évidente pour être totalement fortuite. Et en effet, von Hagens reconnaît qu’on lui en fait souvent la remarque. Mais il explique que son habitude de porter un chapeau noir a plutôt à voir avec une peinture de l’anatomiste Andreas Tulp par Rembrandt. Il précise également qu’il s’agit là d’un symbole de son non-conformisme et de son individualisme farouche. Ce qui me fait à mon tour penser à cette réplique de Nicolas Cage dans Sailor et Lula (Wild at Heart en V.O.), au moment où une bande de voyous s’apprête à le dépouiller de sa veste en peau de serpent :
« Did I ever tell ya that this here jacket represents a symbol of my individuality and my belief in personal freedom? »
Un bon angle d’approche selon moi pour appréhender le travail de von Hagens et la polémique que cela suscite.
3 réponses à “Quelques éléments de réflexion au sujet de la polémique sur l’exposition « Our Body »…”
En effet, lorsque j’était à Paris pas mal de mes potes (surtout les faqueux qui glandaient rien) m’ont parlé de cette expo controversée. Certains trouvaient ça vraiment dégueu, d’autres enrichissant. Perso je sais pas trop…
En parlant de Nicolas Cage, as tu remarqué Marco qu’il change constamment de coupes de cheveux dans ces films, et que c’est un peu sa façon à lui de revendiquer son individualité?( C’est aussi une manière de rendre hommage à un acteur de noir et blanc qui jouaient les grands méchants et se métamorphosaient intégralement pour chaque rôle… sont marrants ces comédiens quand même :p)
Ah, je savais que Nicolas Cage s’investissait beaucoup dans ses rôles, mais je ne connaissais pas l’anecdote sur les coupes de cheveux ! Mais ça correspond bien au personnage. C’est un acteur que j’aime beaucoup. Rien que pour lui, j’étais allé voir les Benjamin Gates (qui ne sont pas inoubliables par ailleurs, loin de là…)
Les Benjamins Gates sont des valeurs sures pour les films familiaux du vendredi soir. Je ne sais pas si tu as déjà eu à choisir un film qui plaise à tout le monde au vidéoclub, mais ça limite vite le choix :p