« Basquiat » : Musée d’art moderne de la Ville de Paris, du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011


Une expo, c’est aussi fait pour changer la perception d’un artiste. Je n’étais pas très fan de Jean-Michel Basquiat, sans raisons précises d’ailleurs (peu de goût pour son univers « néo-expressionniste », né du graffiti, puis transposé dans les arts plastiques ? prise de distance par rapport à un artiste trop hype pour être authentiquement underground tout en gardant sa street credibility ?). Cette rétrospective (première du genre en France, pour les 50 ans de la naissance de l’artiste) au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris a été l’occasion d’une (re)découverte, comme quoi rien ne remplace la contemplation d’œuvres originales bien mises en valeur.

Au début, on déambule un peu comme ça, de salle en salle, parmi la foule… Car le Musée d’Art Moderne (qui occupe une aile du Palais de Tokyo, mais ne doit pas être confondu avec son voisin Le Palais de Tokyo, lieu d’exposition bien plus tendance et réputé) est clairement victime de son succès. On en parle généralement peu, et le voilà qui abrite en parallèle deux expositions d’artistes phares (Basquiat et Larry Clark), dont l’un (Clark) est de plus sujet à controverse… (billet à suivre). Bref, on fend la foule, parcourant l’oeuvre de Basquiat présenté tout ce qu’il y a de plus simplement (par ordre chronologique), attendant le déclic…

…qui arrive finalement, de façon inattendue. On passe une salle sans trop s’attarder, et puis on monte une flopée de marches (les salles, une douzaine environ, sont de niveau inégal). On se retourne, presque par accident, et là, avec un peu de distance et de hauteur, de grands formats passés presque inaperçus reviennent vous frapper en pleine tête.
Des formes surgissent : têtes et masques africains ou caraïbes énergiquement peints, figures christiques et/ou angéliques (Untitled (Fallen Angel), 1981), des couleurs pastels  ou vives, en aplat, s’animent tout à coup, et ces formats démesurés qu’on ne peut embrasser complètement que de loin prennent enfin vie (The Dingoes that park their Brains with their Gum, 1988).
Tout aussi frappants et pas moins graphiques, ces grands tableaux faits de mots imbriqués et de renvois, comme des arbres généalogiques ou des recensements compulsifs, qui traduisent une obsession de l’exhaustivité qui confine une fois de plus à la folie ou au génie. (Tuxedo, 1982).
Ça me rappelle cette scène du film Aviator dans laquelle Howard Hugues, le pionnier et magnat de l’aviation interprété par Leonardo DiCaprio, se met à « bugger » devant ses collaborateurs en répétant en boucle « montrez-moi tous les plans montrez-moi tous les plans montrez-moi tous les plans »...

Comme d’habitude, vous pouvez cliquer sur les images pour vous faire une idée des œuvres, mais sachez que plus que jamais, ça ne donnera rien de bon, donc allez faire un tour au MAM avant le 30 janvier… il est encore temps !

Exposition « Basquiat«  : Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011.

Information pratiques et renseignements sur le site du MAM.

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